En septembre 2023, la FNEGE a souhaité qu’une étude à grande échelle soit conduite en France sur les Intelligences Artificielles génératives (IAg) dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) en sciences de gestion et du management.

A la suite des bouleversements générés par l’irruption des IAg, en particulier en raison du lancement de ChatGPT, la nécessité s’est naturellement imposée d’une analyse spécifique au domaine du management mesurant les perceptions et pratiques au niveau national (volet 1) puis capitalisant sur les usages précurseurs d’enseignants-chercheurs dans leurs activités pédagogiques et – l’étude nous y ayant naturellement conduits – de recherche (volet 2).

Publié en juillet 2024, le premier volet a retranscrit l’enquête quantitative par questionnaires ayant permis de collecter les réponses de 668 étudiants, 204 professeurs et 29 responsables d’établissements. Cette première partie avait été rédigée par Alain GOUDEY, Directeur Général Adjoint du Numérique (NEOMA Business School), Philippine LOUPIAC, Professeure, (TBS Education) et Bernard QUINIO, MCF hors classe (Université Paris Nanterre). L’objectif du second volet de ce rapport est de prolonger l’enquête statistique.

Rédigée par Cécile GODÉ, Professeure agrégée des universités, Aix-Marseille Université, CERGAM et Régis MEISSONIER, Professeur agrégé des universités, IAE Université de Montpellier, MRM, elle comprend deux parties.

La première partie décrit les résultats de l’enquête en présentant les usages déployés en termes pédagogiques. Une caractéristique commune aux personnes interrogées est qu’elles ont mis en œuvre les IAg (que ce soit pour la construction du cours, son animation ou l’évaluation des étudiants) selon un principe à la fois d’innovation et de prudence quant aux potentiels et dérives possibles.

La seconde partie du rapport développe des préconisations pouvant être adressées aux professionnels de l’ESR, qu’ils soient enseignants, ingénieurs pédagogiques, responsables de diplôme, directeurs d’établissement ou autres parties prenantes en charge de responsabilités pédagogiques diverses.

Les auteurs sont arrivés à la conclusion que les IAg ne sont ni une “menace”, ni un “allié” : elles sont la boucle récursive entre ces deux modalités. Dès lors, il est nécessaire de veiller à ce que celle-ci ne devienne pas “dégénérative”. Cela implique d’interroger les postulats sur lesquels la transmission de savoirs, l’évaluation des connaissances et la façon dont ils sont administrés par les services centraux se fondent. L’appropriation des IAg dans l’ESR se pose donc en termes de conduite du changement.