Dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre l’injonction à l’autonomie des entrepreneurs et la prolifération des dispositifs d’accompagnement, ce numéro spécial propose une lecture critique et pluridisciplinairedu soutien entrepreneurial. L’objectif est de comprendre ce que signifie aujourd’hui « être accompagné·e » – ou ne pas l’être – à l’heure où les profils, les pratiques et les écosystèmes d’accompagnement sont profondément reconfigurés.

Objectifs du numéro

Ce numéro interroge les fondements, les formes et les effets – attendus ou inattendus – de l’accompagnement entrepreneurial, à partir de regards croisés issus des sciences de gestion et des sciences humaines et sociales. Il vise à :

• Comprendre les tensions contemporaines qui traversent les dispositifs d’aide à l’entrepreneuriat et à l’intrapreneuriat ;

• Explorer les mutations à l’œuvre dans les figures de l’accompagnateur·trice, les modalités de soutien, les modèles économiques et les dynamiques institutionnelles ;

• Mettre à l’épreuve les cadres théoriques traditionnels en stratégie, GRH, marketing, finance ou entrepreneuriat ;

• Nourrir une réflexion critique, située et éthique sur l’accompagnement comme pratique relationnelle.

Alors qu’une majorité d’entrepreneurs ne recourt pas à un accompagnement formel (par choix, méconnaissance ou inaccessibilité), d’autres en deviennent dépendants. Ce numéro invite donc à :

• Interroger les logiques d’exclusion ou d’inclusion des dispositifs (genre, origine, parcours atypiques…) ;

• Réfléchir à l’éthique du soutien, y compris dans sa capacité à accompagner l’échec ;

• Considérer l’accompagnement comme un lieu d’hospitalité, fondé sur l’écoute, l’attention à l’autre, et l’ajustement.

Les dispositifs d’accompagnement sont aussi des cultures, des pratiques symboliques, des récits collectifs. Ce numéro explore :

• Les communautés entrepreneuriales alternatives, souvent auto-organisées et parfois éloignées des structures institutionnelles ;

• Des exemples concrets issus de contextes internationaux (Liban, Burkina Faso, Cameroun…), montrant des formes locales de solidarité, de sororité ou d’effectuation collective ;

• Les risques d’instrumentalisation des dispositifs, notamment à l’égard des femmes ou dans les politiques entrepreneuriales africaines.

Contributions attendues :

Les articles proposés devront :

• Interroger les pratiques, représentations, effets et finalités du soutien entrepreneurial ;

• S’appuyer sur des méthodologies variées (qualitatives, quantitatives, comparatives, longitudinales) ;

• Explorer de nouvelles temporalités, lieux, médiations et formes relationnelles du soutien.

Les propositions pourront s’ancrer à différentes échelles d’analyse (individuelle, organisationnelle, écosystémique) et contribuer à une relecture critique de l’accompagnement entrepreneurial contemporain.